Life Is Strange : Entre jeu vidéo et série télé

    Bienvenue dans le monde apocalyptique du jeu Life Is Strange.

    Pour commencer, je tiens à préciser que je ne suis pas une férue de jeux PC de manière générale. C’est pourquoi, quand un jeu me tient en éveil et scotchée à une manette – que je tiens bien maladroitement en tentant de m’en sortir avec les joysticks – je me DOIS de le partager avec vous…

    Life Is Strange est un jeu vidéo conçu pour de nombreuses consoles : Playstation 3 et 4, XBOX, XBOX One, et Windows – de mon côté j’ai expérimenté la version PC – développé par Dontnod et édité par la grande maison qu’est Square Enix (Final Fantasy, Kingdom Hearts, etc.). Le principe du jeu me semble tout droit tiré de l’univers de la « série télévisée » ; c’est-à-dire que l’intrigue est divisée en cinq épisodes (le cinquième est à venir pour la fin du mois de Septembre) et que l’histoire est conçue comme une sorte de film interactif avec ses introductions, ses péripéties, ses twists, et tout ce qui va avec. Autrement, pour les novices comme moi : Ca attire un peu l'oeil. Qui plus est, quand on se lance dans Life Is Strange, il n’est pas nécessaire d’utiliser autre chose que sa souris d’ordinateur et son imagination. Le personnage principal, Max(ine), nous guide au gré de ses aventures ou plutôt… nous, en tant que joueur, guidons l’héroïne grâce aux choix que nous faisons. Le libre arbitre est un élément primordial dans ce jeu. Chaque action est décidée par le joueur et impacte le passé, le présent, et le futur. Dans l’idée, on retrouve l’imaginaire des Livres dont vous êtes le héros. C’est donc une expérience très particulière et très prenante dont le côté filmique est accentué par les cinématiques régulières, plutôt longues et bien construites. Dans mon cas, la durée d’un épisode de jeu a été d’environ deux à trois heures, ce qui permet largement d’occuper une après-midi. Par ailleurs, il est aussi intéressant de jouer seul(e) que de jouer à plusieurs pour plusieurs raisons : Tout d'abord, l'histoire appelle à se projeter ce qui renforce le ressenti si vous jouez seul(e), tandis que sivous jouez en groupe, vous pourrez avoir envie de discuter des choix ou des décisions à prendre et visualiser les choses diffémments (A noter que lorsqu'on parle de "choix", il s'agit véritablement de dilemmes qui feront appel à votre réflexion et votre personnalité). 

    En ce qui concerne le scénario, c’est ce qui fait en grande partie la force et l'originalité du jeu. En plus d’inclure le joueur dans l’histoire de par ses choix, l’intrigue donne du fil à retordre au plus aiguisé des Hercule Poirot. Pour résumer : L’histoire tourne autour du personnage de Maxine Caulfield, une étudiante en photographie qui, revenue dans sa ville natale pour y faire ses études, se découvre la faculté de revenir dans le temps sur de courtes périodes et de modifier ainsi son destin et celui des autres. La jeune femme se retrouve rapidement dans les ennuis en compagnie de son amie d’enfance, Chloé Price, avec laquelle elle va tenter d’élucider le mystère de la disparition d’une étudiante…

    En quoi ce synopsis est intéressant ? Petit un, c’est un univers typiquement féminin. Les personnages principaux sont deux jeunes femmes de dix-huit ans aux caractères diamétralement opposés. La première est timide, plutôt effacée, et aime l’art ; tandis que la seconde joue d’un style punk, se drogue, et a l’air de cumuler tous les problèmes du monde. La combinaison des deux personnages fonctionne plutôt bien et la relation d’amitié entretenue et remémorée par leurs souvenirs d’enfance permet de se projeter et de se mettre à la place des personnages. Le second point concerne le mix entre les genres policier et fantastique. Si le but de l’histoire est de retrouver l’étudiante disparue en récoltant des indices et en confrontant les preuves ; c’est en grande partie grâce au pouvoir développé par Maxine que l’enquête pourra avancer. Sa capacité à remonter le temps nous permet d’étudier différentes possibilités et de choisir celle qui nous convient. Chaque choix apporte une avancée différente, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix ; il y a seulement ce qu’on a fait. 

    Pour appuyer mon avis, je précise également que le site Jeuxvideo.com (qui est ou n'est pas une bonne référence mais qui a le même avis que moi) a attribué au premier épisode du jeu la note de 16/20 en mettant en avant : « une narration de qualité, une toile de fond fouillée, ainsi qu’une bonne durée de vie et une bande son Folk de qualité »

NB : Si vous jouez avec vos amis, il vous est possible de comparer vos choix aux leurs grâce à un carnet qui retrace les décisions que vous avez prises au fur et à mesure du jeu. 

NB2 : Pour appuyer le côté romancé il y a également un journal qui retrace l'histoire dans son ensemble et que vous pouvez lire ou relire à tout moment.

NB3 :Et en plus, on peut (et c'est même conseillé) prendre plein de photos avec son polaroïd. Et ça. C'est super chouette. 

Mise à jour du 30 Octobre 2015

Coucou les Lecteurs !

      Je reviens vers vous après la sortie du dernier épisode de Life is Strange pour vous donner mon avis sur ce dernier chapitre qui clôt ici l’histoire de Max et Chloé. L’épisode précédent nous avait laissés en haleine sur une dernière action surprenante et qui ne laissait présager rien de bon. C’est donc avec un retour sur les chapeaux de roues que reprend l’histoire. Au contraire des chapitres précédents, vous vous rendrez vite compte qu’il s’agit davantage dans cette dernière partie, de se laisser porter par le scénario des réalisateurs que de chercher à agir ou mener une enquête. Des choix cruciaux devront être pris pour continuer à avancer dans votre quête, et pour cela, vous serez aiguillés par vos souvenirs, vos émotions, et votre libre arbitre. L’épisode se différencie quelque peu des précédents en ce sens où il apparaît plus sombre, voire cauchemardesque à certains moments, et marque le paroxysme des conséquences des actes liés aux remontées dans le temps par Maxine depuis le début. On est appelé pendant environ deux heures de jeu à faire un bilan de tout ce qui a eu lieu jusque-là, à étudier chaque infime possibilité, et à réfléchir sur nous-même, sur nos actions, nos envies. L’originalité se situe dans le fait que le joueur se retrouve finalement dans une sorte d’aventure construite, non pas sur la base d’un héros de jeu vidéo aux caractéristiques prédéfinies, mais sur un héros qui s’adapte à lui-même, à ses choix, et offre ainsi une petite myriade de possibles. En cela, je trouve ce concept particulièrement intéressant et intelligent.

      Pour conclure sur cette expérience, moi qui n’ai pas l’habitude des jeux vidéo de manière générale, j’ai eu beaucoup de plaisir à jouer à Life is strange. Je trouve également que la découpe de l’histoire en épisodes permet de mieux structurer l’intrigue et donne l’occasion à des novices comme moi de prendre facilement en main le personnage et de jouer sur des durées assez courtes (soit par épisode, soit grâce aux sauvegardes). J’ai aussi apprécié le fil conducteur de l’intrigue, et même si les cinématiques me semblent parfois un peu longues, elles sont cependant nécessaires ; d’autant plus que mises bout à bout, elles forment un tout unique et personnel.

      Mon dernier point concerne le parti pris des concepteurs de ce jeu sur le harcèlement scolaire, la dépression, et les difficultés liés à l’adolescence ; toutes mises en évidence dans ce jeu. L’appel à la réflexion constitue selon moi un arrière-plan symbolique et donne à ce jeu une dimension encore plus profonde et à laquelle on peut choisir d’adhérer ou non. C’est pourquoi, je vous conseille de profiter de ces jours d’automne pluvieux pour entrer l’univers étonnant et riche en émotions de Life is Strange (aka un petit bijou de jeu vidéo) !